La maitrise artisanale disparait, c’est un fait, les anciens qui avaient l’expérience, l’art et la manière de transformer le bois, le verre ou le métal en objets mécaniques utiles et beaux ont été progressivement déconsidéré par l’industrialisation, puis l’un après l’autre sont partis prendre une retraite méritée mais parfois amère, laissant vide la carrière dans laquelle peu de jeunes ont souhaité entrer. Hélas trois fois ! Car contrairement au Japon, ce pays qui jamais n’a renié ses traditions, nombre de trésors nationaux n’ont pu ou voulu transmettre un savoir inestimable, comme autant de bibliothèques qui brulent. Comme le dit Matthew Crawford dans “Eloge du carburateur” on a voulu que les travailleurs manipulent plutôt des abstractions. Heureusement, il subsiste ici et là des poches de résistance tenues par des gens pour qui l’expression de l’Art passe par la maîtrise d’un travail manuel, Cédric est de ceux là. |
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Dans son atelier aux alentours d’Ales dans le Gard il exerce son talent et sa maîtrise du métal sur des motos principalement anciennes, former l’aluminium pour produire un réservoir, souder l’acier, tourner, ajuster, ici les projets prennent vie de ses mains. Peu de gens pourraient imaginer qu’on parle ici de ce jeune homme dans la trentaine, avec des dreadlocks jusqu’à la taille, ancien graffeur, passionné de dessin dont la passion pour la mécanique et en particulier les véhicules anciens lui a été transmise par les ainés qu’il a fréquenté, aussi passionnés que lui, on peut dire qu’il a baigné très jeune dans un environnement proche de ce qui constitue son univers aujourd’hui. |
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Et pourtant c’est bien de lui qu’il s’agit, c’est bien lui qui a commencé par refaire plusieurs véhicules anciens dont une WV Cox qu’on peut voir à l’atelier, c’est lui qui s’est patiemment exercé à cet art si difficile ; partir d’une feuille d’alu et taper sur le tas en cuir, pousser et tirer entre les galets de la roue anglaise (qu’il a fabriqué lui même bien évidemment) pour que petit à petit un garde-boue apparaisse, ou qu’un réservoir. Sous la raison sociale dénommée CRM, Cévennes RétroMotors il occupe un atelier ancien, spacieux et lumineux, un lieu qui possède un vrai esprit qu’on ressent lorsqu’on le visite, sous la charpente en bois et les structures en IPN beaucoup de choses se sont passées et se passent encore. |
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Aujourd’hui Cédric est donc tout à fait bien en place pour répondre à n’importe quelle demande concernant l’habillage d’une moto, que ce soit un réservoir en alu à reproduire pour une Honda à cadre Egli ou un carénage complet comme celui qu’il a réalisé pour son Aprilia RS personnelle, un gros boulot partant du cadre de la moto mis à nu, la tête de fourche aux lignes tendues part vers l’arrière en direction d’un réservoir fait maison, prolongé lui aussi par ce cul de selle sur mesure qui remonte vers le ciel, comme sur une TZ. Si vous avez besoin d’un réservoir d’huile pour une moto de piste, avec le goulot décalé sous le cadre, une durite transparente sur le coté pour voir le niveau (l’aluminium étant relativement peu transparent, ce que l’on peut déplorer), pas de souci, vous lui faites un croquis, vous lui donnez des dimensions et il vous réalise ça encore mieux que ce que vous aviez imaginé au départ. Quand vous passerez là-bas, pour prendre votre commande et pour payer l’artiste pour son boulot, vous pourrez admirer aussi la Royal Enfield 350 Bullet sur laquelle il a aussi fait ses armes, il en a réalisé un magnifique réservoir, une petite tête de fourche façon plaque numéro mais de forme hexagonale avec un feu à leds enchassé dedans. |
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L’échappement est aussi une réalisation maison avec son positionnement haut pour le coté scrambler de la machine. Les deux garde-boues sont bien entendu aussi de son fait, on pourrait dire que c’est même l’enfance de l’art pour Cédric désormais si on était pas conscient des efforts nécessaires à ce type de réalisation, sans parler de l’expérience indispensable, des heures et des heures d’apprentissage pour enfin maîtriser le geste. Cette moto lui a été cèdée par un ancien qui a cru en lui et qui a su lui faire confiance, elle était à l’état de quasi-épave quand il l’a récupèré mais la restauration en valait la peine car ce n’est pas n’importe quel modèle, elle possède un vrai passé en compétition et n’a été produite en cette configuration qu’à 25 exemplaires. Même si l’état avancé de l’ensemble aurait eu de quoi décourager nombre d’amateurs, ici encore, la détermination et la passion de Cédric ont fait des miracles pour rendre à cette moto sa splendeur et surtout sa capacité à être belle est fonctionnelle. En quelques années, passant de son petit atelier des collines autour d’Alès à ce nouveau local, Cédric a su également gagner la confiance d’un réseau d’amis et de passionés de la moto qui voient en lui un vrai potentiel et savent l’épauler lorsque cela est nécessaire, comme pour la remise en état du lieu qu’il occupe actuellement par exemple. |
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Aujourd’hui on peut rencontrer Cédric sur les salons de la moto, comme celui de Lyon, rendez-vous incontournable du mois de mars durant lequel il prend régulièrement un stand pour présenter ses derniers travaux et venir au devant de ceux qui veulent le connaître avant de lui confier des projets, son stand est de ceux qui font tourner les têtes, là ou sur d’autres événements comme le festival des Dandy Riders à St Raphael, si vous appercevez ses dread-locks et ses réalisations en aluminium, n’hésitez pas à vous approcher et à entamer la discussion, vous ne le regretterez pas. |
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la maîtrise du métal chez Cévennes Retro Motors
Avec la Gymkhana, retour sur le travail de l’atelier Rossopuro
Clin d’œil à RAD chez TipTop
Quelle surprise, en visionnant une vidéo postée sur la page Facebook de TipTop, fabricant européen de caravanes « teardrop » (larme), dans leurs propositions de déclinaisons, ils ont réalisé une version aux couleurs de RAD. Une version hélas virtuelle car cela reste un rêve. N’hésitez-pas à aller voir leurs réalisations, il y a de très belles choses et c’est du made in Europe.
CJ Ramone qui c’est ?
Ducati fête les 30 ans de la 916 au salon Retromobile à PARIS
Présentée pour la première fois au public lors du Salon de la Moto de Milan EICMA en 1993 (production en 1994), la 916 a immédiatement attiré l’attention avec son esthétique avant-gardiste. Sa conception été confiée à Massimo Tamburini. Conçue pour la compétition avec des caractéristiques pensées pour gagner, elle est motorisée par un moteur bicylindre en L à 90 degrés, qui procure un son distinctif et performances impressionnantes. Machine de course très compétitive, elle a remporté 3 championnats du Monde Superbike consécutifs de 1994 à 1996 puis à nouveau en 1998. Elle a contribué à renforcer la réputation de Ducati en tant que force dominante dans le monde des courses de Superbike déjà survolées avec la 888. Au fil des ans, la ligne de la 916 a évolué vers les variantes telles que la 996 et la 998, qui ont contribué à marquer des succès en compétition. La 916 reste un objet de fascination pour la amateurs du monde entier et autres adorateurs de belles mécaniques.
les visiteurs et fans de motos anciennes pourront y retrouver six motos d’une collection privée qui retrace l’histoire de la Superbike : la 851, la 888, la 916 qui fête ses 30 ans, la 1199 qui est la première Panigale, la Panigale V2 Bayliss et la Panigale V4R.
En avant-première, le public français découvrira la Panigale SP2 V4 916 30eme anniversario. Présentée à l’EICMA, 500 exemplaires ont été vendus.
Sur le stand en face, dédié à la vente, il sera possible d’apercevoir des motos exceptionnelles comme la Ducati SBK 1098R n°315, la Panigale 1299 Superleggera, la Panigale V4 Superleggera, la 996 SP, la 1098 R et la 851 SP2.
Enfin, la Ducati Panigale V4R WSBK de Chaz Davies, cotée à 290 000 euros et en vente sur Retromobile, sera présente pour le plus grand bonheur des amoureux de la marque italienne.
TED SIMON, LA LÉGENDE DE JUPITER
PARU DANS RAD20 EN OCTOBRE 2025, PHOTOS TED SIMON
Partir loin, tout laisser, aller voir ailleurs si j’y suis… Depuis Ulysse, il y a ceux qui partent et ceux que leur récit fait voyager par procuration. La moto a remplacé le cheval ou la chaise à porteurs dès qu’elle a pu, mécaniquement permettre aux aventureux de faire plus que Londres-Brighton. Le français Robert Sexé (qui a inspiré à Hergé le personnage de Tintin) en est un des pionniers, un livre ne suffirait pas à les recenser tous et toutes, car de nombreuses motardes sont également parties et partent encore découvrir le monde en moto. Dans le RAD Hors-Série de cet été, vous avez, je l’espère pu suivre le récit du premier épisode des aventures de Léandre, qui une fois le permis en poche part seul traverser l’Europe. Le deuxième épisode est dans ce numéro, le troisième viendra par la suite. C’est un coup de fil d’un ami anglais, Christopher Hope qui m’averti que Ted Simon passera le voir chez lui non loin de Voiron en Isère et que je pourrais passer le rencontrer. Si vous l’ignorez, Ted est l’auteur de plusieurs livres qui sont autant de récits de ses aventures autour du monde à moto, le plus ancien, «Les Voyages de Jupiter» retrace 100.000km en quatre ans, de Londres au Cap à travers l’Afrique, puis de Fortlaeza au Brésil à Los-Angeles à travers le continent Américain et ensuite via l’Australie, retour par l’Inde, L’Iran et la Turquie.
Ce livre, devenu culte est pas très évident à trouver en français a créé des vocations chez ceux qui avaient envie de voir le monde. Comme par hasard, je venais de regarder les épisodes de The Long Way Round, le premier périple de Ewan McGregor et Charley Boorman de Londres à New York sur des BMW GS en passant par l’Europe, la Mongolie, la Russie et pour finir, la traversée des USA. C’est d’autant plus drôle de voir l’épisode où Ewan et Charley sur un marché d’Oulan Bator tombent sur Ted Simon et avouent que c’est lui qui leur a inspiré leur envie de tracer la route. Cela permet aussi de mesurer combien les deux aventures furent différentes ; Ted Simon décide de partir voir le monde, un soir de 1972, seul, le vague soutien d’un quotidien britannique et quelques travelers checks. Il se rend chez Triumph Motorcycles dans une conjoncture très chaotique pour l’industrie de la moto anglaise : «À l’usine nous avions prévu toutes sortes d’intéressantes modifications mais, lorsque vint le jour de prendre livraison de ma moto, je dus m’estimer heureux de la recevoir telle qu’elle était. La vieille société Triumph était au bout du rouleau, et je crois bien que ma moto fut la dernière à sortir de l’usine avant longtemps».

Je ne sais pas si c’est par modestie qu’il reste vague sur le sujet, je n’ai pas réussi à le savoir en posant la question à Ted, mais lorsqu’il choisi sa monture pour un trip qui durera quatre ans, il n’est ni passionné de moto, ni connaisseur en mécanique. Son choix cependant me parait encore aujourd’hui très judicieux, en 1972, il aurait pu prendre un Bonneville T120R, 650cc, avec même la boite 5 vitesses de la T120RV, la TR6, en 650 avec une culasse à un seul carbu était disponible, et pour la grosse cavalerie, les T150 Trident avec leurs 750cc. Et c’est la petite T100 Trophy, 500cc et un seul carbu qu’il a choisi. Ce petit bicylindre tiendra le coup sur les 100.000km que durera son périple, et sa simplicité permettra à Ted Simon de mettre (souvent, soyons honnête) les mains dedans lorsque ce sera nécessaires.
C’est certainement un cliché, mais le point commun à toutes ces aventures ce sont les rencontres avec des êtres humains loin de son environnement habituel et ce qui en découle ; voir les choses d’une toute autre façon. Le récit du voyage de Ted Simon, de 1972 à 1977 n’est en rien angélique, lorsqu’un pays traversé lui laisse une impression globalement négative, il le dit sans détour. Il se fait une opinion basée à la fois sur son ressenti au gré des comportements des humains avec lesquels il est amené à échanger et sa capacité d’analyse s’aiguise au fur et à mesure que la route et ses difficultés le transforment. Le périple de Ewan McGregor et Charley Boorman est très différent dans sa forme et en même temps assez similaire dans ses effets. Mc Gregor est déjà en 2004 un acteur célèbre, même dans des coins reculés, cela va plusieurs fois lui prendre la tête. Le second est beaucoup moins connu comme acteur, mais c’est le fils de son père John Boorman, le réalisateur de Délivrance, La forêt d’émeraude ou Excalibur. Tous les deux bénéficient de moyens plus que corrects et la préparation de leur voyage durera plusieurs mois et impliquera une véritable armée et de très nombreux consultants.
BIEN CHOISIR LA MOTO
Il faudra apprendre des notions de usse, faire des stages de survie, de secourisme et en apprendre un peu sur les us et coutumes des pays traversés, même savoir se défendre en cas de besoin. Cet entourage sera même parfois un source de découragement pour les deux golden boys, certains intervenants leur déconseillant carrément de tenter l’aventure. Boorman avait un penchant très net pour la KTM Adventure et souhaitait que la marque leur fournisse trois motos, sur la foi d’un consultant sceptique quand à leurs chances de réussir leur pari, la marque autrichienne refusa d’être du voyage, laissant ainsi la place à BMW et à ses GS Adventure. Comment une marque qui a gagné autant de Dakar avec ses machines peut-elle se fourvoyer à se point ? Comment se laisser persuader qu’une entreprise de divertissement impliquant deux acteurs connus, une équipe de tournage avec plusieurs cameramen, deux 4×4, un docteur et pas mal d’appui pour passer les frontières ne puisse pas être une fabuleuse opportunité commerciale. Sans parler de l’aspect humanitaire puisque les deux amis sont allés à la rencontre des équipes de l’Unicef lors de chacune de leurs étapes. Les ventes des pourtant fort lourdes BMW n’ont cessé de grimper vers les étoiles depuis cette date et à contrario, KTM est peut être une bonne petit marque européenne, mais aux USA, personne n’en a entendu parler.

Dans les années 70, il n’est pas certain que l’aventure de Ted Simon ait été suffisamment prise au sérieux par Triumph, l’accueil que celui-ci reçoit après sa remontée fort pénible du continent Sud-Américain et son arrivée sur le sol Californien douche un peu son enthousiasme ; il en attendait beaucoup plus. Remettons les choses dans leur contexte, la firme était moribonde en Europe, et bien que les ventes se tiennent encore pas mal aux USA (encore peu enclins à favoriser l’industrie nippone) c’était bel et bien le chant du cygne. D’ailleurs Ted Simon le dit, son choix d’une moto britannique était aussi un acte de soutien, tout au long de son chemin, il aura l’opportunité de remercier ce qui restait alors de certains pans entier de cet héritage motocycliste. Il fera en effet les louanges de Avon dont les pneus ne le laisseront que très rarement tomber et ce dans des conditions extrèmes, idem pour Lucas qui contredira la légende. L’Empire Britannique en déclin sera malgré tout un réseau relativement efficace pour lui faire parvenir presque toujours
UN LIVRE VISIONNAIRE EN 1979
les pièces dont il aura besoin et ce même au fond de la Tanzanie. Bien sur je ne peux que vous conseiller de trouver le livre de Ted Simon, et j’espère qu’une maison d’édition va rapidement le rééditer en français. Je vous conseille aussi de voir les épisodes de «The Long Way Round», et sa suite «The Long Way Down» dont le tracé est plus fidèle encore à la première partie du voyage de Jupiter. Sachant que le livre fut édité en 1979, sa lecture est souvent éclairante sur ce qu’est devenu le monde ces trente dernières années, y comprit sur le plan de l’environne-ment.
L’auteur voyageur parsème son récit de réflexions qui ont tout de sociologique et qui, vue d’aujourd’hui prennent un sens tout particulier : «L’information instantanée se démode dans la seconde qui suit. Seules les banalités peuvent franchir de grandes distances à la vitesse de la lumière. Et tout ce qui voyage très loin et très vite n’a que peu de valeur, à commencer par le touriste». Comment ne pas penser aux éphémères publications des innombrables blogs quand on lit cela aujourd’hui ? Au moment de son départ, Ted Simon comparait la somme d’efforts qu’il avait devant lui à la somme d’argent qui serait nécessaire à parcourir la même distance via des compagnies aériennes. À son retour, il pouvait ajouter dans la balance la valeur des expériences humaines, bonnes ou mauvaises, mais toutes marquantes que ces quatre ans lui avaient apporté, aucune salle d’embarquement ne pourrait rivaliser.
«La routine est l’ennemie de la conscience […]. Elle perpétue la peur, les besoins quotidiens, et je voulais m’en débarrasser. Ce voyage devait me permettre de voir clairement les choses, l’occasion ne s’en représenterait plus jamais. Je voulais me libérer du conditionnement de l’habitude.» . Ces récits et la rencontre avec ceux qui les font donnent envie de partir, mais existe-il encore des territoires inconnus comme dit l’émission de tv plus ou moins bidon qui joue sur la même corde sensible ? Nous ne le saurons qu’on traçant la route, pas forcément sur 100.000km, l’aventure n’est elle pas au coin de la rue ?
http://www.jupitalia.com
Coup double chez Kikishop Customs
Tout avait commencé fin 2013 quand Jérémie avait mis la main sur une très belle (à mon goût) Suzuki 750 GSX E bleue ciel de 1982, en parfait état d’origine avec un carénage tellement typique de ces années là. Sans aucune hésitation, il avait appliqué sur cette base très saine sa vision de la modification d’une moto en un racer radical, je pense qu’on peut affirmer aujourd’hui que cette transformation a marqué profondément le monde des vrais customiseurs moto. Ce n’est pas un hasard si j’emploie le terme vision pour parler du travail de l’atelier Kikishop Customs car c’est ce qui frappe quand une moto sort après plusieurs mois de travail soigneux : on voit de suite ce qui était à l’œuvre, à savoir la capacité à prendre des risques qui peuvent avoir l’air trop osés afin d’obtenir un résultat parfaitement en place et remarquablement équilibré. Ils sont peu nombreux dans le milieu à avoir cette capacité, on voit beaucoup plus des poseurs qui assemblent maladroitement des pièces after market sur des Royal Enfield et peinent à les vendre via des tombolas au t-shirt à trente balles.
En 2023, il existe encore des clients qui poussent la porte de l’atelier et demandent à avoir pour eux, une version de cette moto qui les aura durablement impressionné dix ans plus tôt. Et là, le tour de force commence, car il faut réaliser une transformation en s’inspirant d’un précédent travail, en restant dans le même esprit, c’est la demande du client, tout en apportant autant de nouvelles touches que possible.
9 – #BritishGP à Silverstone le 6 août, le retour des courses après 5 semaines off.
Dès le vendredi 4 août les pilotes reprenaient la piste après la trêve estivale si longue avec ses 5 semaines sans Grand Prix. Ce délais si long s’explique par l’annulation du croquignolesque Grand Prix du Kazakhstan de MotoGP, prévu le 9 juillet, quit ne sera pas remplacé, les oligaques de l’énergie de ce pays que même Borat n’a pas réussi à placer sur la carte du monde ont jeté l’éponge. A Silverstone ce vendredi, beaucoup de choses sont nouvelles, la ligne de départ n’est plus au même endroit que d’habitude sur un circuit dont les infrastructures sont toute neuves et puis la plupart des pilotes blessés sont là, sauf le pauvre Rins dont la fracture tibia péroné n’est pas encore guérie. C’est pourtant lui, le pilote espagnol qui avait fait briller Suzuki la saison dernière et qui était passé chez Honda qui fait l’actu depuis qu’il a signé chez Yamaha comme coéquipier de Fabio Quartararo la saison prochaine.

Après des essais sous une pluie diluvienne et un froid tout British qui a glacé Fabio et l’a laissé à la dernière place sur la grille de départ, on a droit à la course sprint. Johann Zarco a du attendre que ses mécaniciens changent les disques de frein avant de partir pour la Q1 et il a perdu un temps précieux, ajouté au fait que de nombreux drapeaux jaunes vont compliquer la qualif, il ne pourra prétendre qu’à la 9e place sur la grille. Il devra compter sur un départ canon, ce qui n’est pas son point fort.
Bezzecchi en pole, Jack Miller et Alex Marquez le suivent sur la première ligne, c’est comme ça que l’on s’élance pour les dix tours du sprint sur une piste qui fait de plus de 5 kilomètres. Pecco ne pourra pas faire mieux que la 14e place, pas du tout de son standing. Alex Marquez s’impose devant un Bezzecchi pas loin de le rattraper dans le dernier tout, Maverick Viñales prend la troisième place sur la boite et Johann remonte comme un boulet et effaçant tout le monde sur ton passage, à commencer par son co équipier Martin, puis Fernadez sur la Gas Gas et Miller un peu à la hussarde, mais qu’importe. Dommage de ne pas partir d’une belle place sur la grille. Curieuse course sprint où les ténors étaient à la peine, Pecco hors des points, ne parlons pas de Marc Marquez ou de Fabio en fond de classement, mais les KTM devant, les Aprilia aux avant postes et les Ducati non officielles qui brillent. Alex Marquez qui gagne et Di Gia qui se permet de doubler Bagnaia.


Course du dimanche :
Très bon départ de Miller qui part devant avec Bezzecchi aux trousses mais Pecco n’est pas loin. Ça se touche entre Alex Marquez et Pecco et AM perd un bout de son aileron, les Aprilia sont présentes et Johan se classe 6e coincé derrière la KTM de Brad Binder. JMiller est poussé dehors par Maverick, il se retrouve derrière Fabio qui remonte très bien à la 13e place. Zarco est le seul pilote en soft avant et arrière mais il ne parvient pas dans les premiers tours à tirer parti de ce choix. Devant, Pecco et Bezzecchi ne se lâchent pas. Jorge Martin a été poussé par Binder et se retrouve 14e. Le sélecteur de vitesses de AM le lâche à 15 tours de l’arrivée et il doit abandonner, Mir a chuté peu avant avec la Honda. Bezzecchi freine trop tard et perd l’avant en frôlant son pote, il termine se course dans les graviers. Aleix Espargaro passe second, il est en feu et se lance aux trousses de Pecco, Binder et Maverick suivent, Johann termine ce groupe. Fabio dépasse MM93 et entre dans le top 10 les deux n’ont rien à perdre… tout à gagner. A 8 tours de l’arrivée, alors que je m’endormais en regardant le petit train, la pluie arrive… Une Ducati, deux Aprilia et une KTM mènent la danse à 7 tours. Pendant ce temps là MM93 se bourre, comme d’hab, en percutant Bastianini qui tombe aussi, certains rentrent changer de moto, Fabio est remonté à la 7e place alors qu’il partait dernier, JZ en bave… quelque chose ne va pas. Oliveira remonte à la 3e position à la faveur du ralentissement du à la pluie, il y a 3 Aprilia dans les 5 premiers. Fabio tombe à 3 tours de l’arrivée en ayant un contact avec Luca Marini, son carénage arraché. Il repart quand même des stands avec la moto équipée de pneus pluie. Bagarre de fou dans le dernier tour avec Aleix qui double Pecco et ne le laisse pas passer, Brad Binder termine le podium en coiffant Oliveira

10 – #CryptoDATA Motorrad Grand Prix von Österreich le 20 août, le règne de Pecco au RedBull Ring.
19 aout SPRINT RACE
Alors que Zarco et Quartararo avaient réalisé les meilleurs temps de la séance d’essai du vendredi matin, ils ont réussi tous les deux à se qualifier directement pour la Q2. Ce n’est pas le cas de MM93 qui échoue au final à la 18e position sur la grille.Le samedi à 15h c’est encore Pecco qui part en pole avec à ses coté Maverick et Brad Binder, une Ducati, une Aprilia et une KTM, encore une façon de montrer que les japonaises sont à la ramasse. Zarco en 4e ligne comme son coéquipier qui a lui aussi raté sa qualif et Aleix Espargaro. Fabio est juste devant sur la troisième ligne. Les deux pilotes VR46, en présence du Doctor sont qualifiés en deuxième ligne. Départ de rêve pour Pecco juste suivi par les deux KTM pendant que Jorge Martin pète les plombs et pousse Quartararo qui pousse Bezzecchi, Zarco tombe ainsi que Oliveira, beaucoup de monde dehors pour un premier virage !!. On attend la décision de la direction de course. Marquez profite de tout ce merdier pour gratter la 9e place en course, Miller bouchonne Marini pour la 4e place, Martin qui a causé toutes ces chutes est 5e. En doublant Marini; il l’envoie au tas… c’est un doublé VR46 pour l’espagnol !! Bravo, Rossi est ravi sur le bord de la piste. Et la direction de course, décide que c’est Fabio qui doit se taper un long lap pour avoir lui aussi poussé Savadori dans les orties.
31° dans l’air, presque 40 sur la piste, tout le monde a de quoi se rafraichir sur la grille et ça ne fait pas de mal. Depuis la veille, Martin a pris un long lap qu’il devra effectuer durant la course, on a peur du premier virage, Fabio se place à la 7e place alors que Pecco fonce en tête suivi des KTM.
Bagna et Binder créent déjà un écart avec les suivants, et le sud africain met la pression sur l’italien, il reste 24 tours, les deux VR46 ont cette fois ci échappé à Martin et roulent ensemble même si Bezzecchi prend l’avantage et part à la chasse d’Alex Marquez, Miller se fait dépasser par tout le monde. Cela donne une belle bagarre pour la 8e place avec Bastianini quand Fabio passe Zarco. Bezzecchi a Alex Marquez en ligne de mire pour la 3e marche du podium, le paternel Marquez qui a senti vent tourner est dans le box Gresini… tu penses. Il reste 14 tours à Bezzecchi pour aller manger Alex, qui n’est pas le premier venu quand même.
A 6 tours de l’arrivée, Bezzecchi passe Marquez et laisse Marini coincé derrière l’espagnol qui va surtout défendre désormais, Bagnaia compte presque 5s d’avance sur Binder. Sans surprise c’est donc le numéro Uno qui passe la ligne en tête suivi de Binder et de Bezzecchi, Zarco a coulé à la 14e place pendant que Fabio exécutait une plutôt bonne fin de course en passant Miller pour la 8e place. Il y deux VR46 sur le podium alors que Celestino Vietti a gagné en Moto2, Rossi n’aura pas fait le déplacement en Autriche juste pour manger des saucisses.
La nouvelle du weekend
La news qui a agité tout le paddock et les commentaires des tifosi c’est le changement de team pour Johann Zarco, le comique spécialiste du stand up qui sert de commentateur à Canal+ l’ayant claironné dès le vendredi, comme une chose déjà signée. Il fallait voir le Jules, totalement en roue libre affirmer à un Lucio Cecchinello étonné que lui savait que c’était plié alors que le patron de LCR affirmait que sur son bureau ne figurait aucun contrat signé… Ils osent tout, c’est même à ça qu’on les reconnait… Autre scène lunaire, quand le clown grisonnant propose à Lucio de venir manger chez lui, parce que, je cite « nous on aime manger »… Et ils sont payés pour ça ??
En tout cas, on aurait aimé que ce ne fut pas vrai, ne serait-ce que pour mortifier le blaireau, mais non, c’est acté, le dimanche, Johann Zarco confirme sont départ pour Honda et une moto qui ne gagne plus. Honda qui met des sous sur la table pour avoir le talent et l’expérience du français et un contrat de deux ans, quand Ducati ne lui propose pas grand chose, pas plus d’un an, rien de sur ensuite, voire une issue de secours vers la WSBK et même pas la garantie de continuer chez Pramac… Chez les rouges, on regarde d’abord où on peut coller les pilotes italiens, puis espagnols, et on cale les armoires avec le reste… Bon vent Johann.
7 – German GP au Sachsenring, empoignade Martin et Bagnaia, mais un weekend Martin.
MOTO GP COURSE DU DIMANCHE
Devant tous les autres, à 5 secondes du premier poursuivant (Johann Zarco) deux hommes en Ducati ont animé ce Grand Prix d’Allemagne, Martin, tout dédié à son envie de prouver encore une fois qu’il aurait du être en rouge à la place de Bastianini et Bagnaia toujours aussi capable de défendre son titre, quoi qu »on en pense. A partir de la mi course, Binder a chuté tout seul en tirant tout droit avec sa KTM après un début de course solide, Marini a été dépassé par Bezzecchi et les deux VR46 Mooney sont 4 et 5. Mais devant, Zarco tient fermement sa troisième place sur la boite et la baston est belle entre Pecco et le Martinator, Pecco passe en tête mais Martin reprend la place devant et à 4 tours de l’arrivée ferme toutes les portes comme il sait si bien le faire. Il poussera même un peu Pecco dans les orties… c’est de bonne guerre. A ce stade, les rouges ne pouvaient qu’espérer une erreur du pilote Pramac, mais Martin a bien appris de sa saison dernière et pas question de lâcher prise. Pecco montera en pression, un peu trop même, son pneu avant collé dans le pneu arrière de Martin, à l’entrée du dernier tour, il touche même l’espagnol et doit redresser, perdant ainsi toute chance de le dépasser. Mais les deux peuvent s’estimer chanceux que cette erreur de Pecco ne les ait pas envoyé à la faute.
Fabio termine 12e, juste derrière son coéquipier Morbidelli qui semble avoir repris un peu de couleurs. Après avoir remporté le sprint le samedi, Jorge Martin remporte la course de dimanche, le Sachsenring était à lui ce weekend
8 – Assen, Motul TT, le GP des Pays Bas
Moto3 : Enfin une victoire pour Jaume Masia !
Très belle course des Moto 2 ce dimanche à Assen, de la bagarre à tous les niveaux avec Daniel Holgado qui est en tête au championnat à ce stade de la saison. Hélas pour lui, il chute assez tôt dans la course et même s’il repart, loin des autres, il ne marquera aucun point ce dimanche. La baston a lieu en tête avec une dizaine de pilotes dont Kelso, Munoz, Ricardo Rossi et tout devant, Sasaki, Öncü et Masia, plus un revenant dans cette catégorie, le doyen Fenati avec son 55. Comme toujours avec le Moto3, le groupe de tête change sans cesse d’ordre, Ivan Ortola doit purger un long lap penalty, ce qu’il fait et du coup perd pas mal de positions, cependant, il est en feu ce dimanche et remonte dans le groupe de tête. Stefano Nepa, Munoz, Öncü (vainqueur du précédent GP au Sachsenring) animent cette course avec parfois 5 pilotes de front à l’entame d’un virage. Masia qui ne partait que de la 8e position sur la grille a fait une course solide et sage, il a montré que sa Honda Leopard avait du potentiel et lui aussi. Le podium est complêté par Deniz Oncu à la troisième place et Sasaki sur la deuxième marche, des trois il est le seul à n’avoir pas encore débloqué son compteur de victoires cette saison.
On aurait pu voir le vétéran Fenati sur le podium tant il était présent aux avant-postes dans le dernier tour, mais il a été poussé hors de la piste par un David Munoz certainement furieux d’être parti de la première ligne et voulant transformer l’essai. Hélas, ni l’un ni l’autre n’en tireront quoi que ce soit de bon, Romano Fenati échoue à la 8e place et Munoz termine 5e.
Moto2, comme pour Masia en Moto3, Jake Dixon obtient sa première victoire de la saison.
texte à suivre




